Comment lutter contre la dénutrition ?
La dénutrition est une maladie qui se caractérise par la perte de poids, de muscle et donc de force. Elle survient quand la prise alimentaire est insuffisante par rapport à l'énergie dépensée. Ce déficit d'apport énergétique peut être dû à des raisons diverses. De nos jours et dans les pays développés, la dénutrition est souvent la conséquence d'une maladie qui entraine une perte d'appétit, un déficit en apport énergétique et protéique donc une perte de poids. Cette perte se caractérise notamment par une perte de tissu adipeux, mais surtout de masse musculaire. Les personnes en situation de dénutrition voient leur système immunitaire affaibli et ont plus de risque d'avoir une infection. La dénutrition augmente également le risque de chute donc de fracture qui a pour conséquence une perte progressive de l'autonomie. Un risque d'apparition de dépression, de baisse de moral peut aussi être associé à une situation de dénutrition. Le pronostic des maladies chroniques est aggravé par la dénutrition chez un patient.
La dénutrition touche également 10%2 des enfants dans les services de pédiatrie.
Pour sensibiliser le grand public, il est important de bien redéfinir ce qu'est la dénutrition, qui est concerné et de lutter contre les idées fausses sur cette maladie, " dit-t-elle.
Pr. Raynaud-Simon poursuit : " En tant qu'entreprise ou collectivité il est aussi important de pouvoir promouvoir les éléments permettant de prévenir l'apparition de la dénutrition, l'importance d'une alimentation variée, suffisante et adaptée, de la pratique d'une activité physique régulière, du maintien d'une bonne hygiène buccodentaire, ... Ces relais d'informations doivent être fait à l'ensemble de la population et des professionnels. L'accent peut être mis sur les populations qui sont le plus à risque d'être en dénutrition, les personnes elles-mêmes ou celles susceptibles de les accompagner (aidants, professionnels de santé, du social, ...). En milieu institutionnel, l'enjeu est de redonner l'envie de manger, en prenant en compte l'ensemble des facteurs qui entourent la prise alimentaire. "
Il est important de pouvoir améliorer l'environnement du repas pour donner l'envie de manger. Ça doit être un moment agréable, choisi en termes de temps, de préférences alimentaires, ... Les collectivités et entreprises, en fonction de leur champ d'action, peuvent donc agir pour améliorer l'environnement du repas, notamment pour la restauration collective des milieux institutionnels publics. Au-delà de l'environnement du repas, l'utilisation de matières premières de qualité pour la préparation des repas permet à la fois d'avoir des plats avec des valeurs nutritionnelles plus intéressantes mais aussi d'améliorer l'appétence des plats et donc d'augmenter la prise alimentaire des personnes à risque ou déjà en situation de dénutrition. La collectivité peut faciliter l'accès à des aliments de qualité, locaux, de saison, ... En complément, il est aussi important de sensibiliser et de former les équipes de restauration pour qu'elles puissent comprendre et connaitre les goûts et les besoins de leurs convives âgés. Ces actions de sensibilisation et de formation peuvent également être mises en place auprès des aides à domicile qui travaillent auprès des personnes âgées. Les informations peuvent aussi être relayées auprès des aidants qui sont impliqués dans la préparation des repas de leur proche en situation de dénutrition. "
3. Compléments Nutritionnels Oraux
" Les pharmacies sont également un lieu intéressant pour identifier les personnes à risque de dénutrition et relayer les informations. On pourrait aussi imaginer que les pharmaciens puissent agir dans le dépistage précoce de la dénutrition en pesant régulièrement leurs patients fragiles, prenant de nombreux médicaments, ou ayant été récemment malades, "complète-t-elle.
4. Communauté Professionnelle Territoriale de santé
Le Pr.Raynaud-Simon détaille : " Des initiatives concrètes sont déjà prises dans toute la France par les collectivités pour lutter contre la dénutrition. Par exemple, en Ile-de-France, des ateliers de prévention sont organisé par la CNAV5et le PRIF6 pour sensibiliser à l'alimentation et à la pratique d'activité physique dans le cadre du vieillissement. Les collectivités peuvent s'inspirer de ces action pour reproduire des actions similaires d'information et de prévention.
Je découvre les ateliers du PRIF
Les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines financent un projet d'accompagnement diététique pour les personnes âgées en situation de dénutrition qui sortent d'un séjour à l'hôpital. Ce dispositif s'inscrit aussi dans le cadre des DAC, Dispositif d'Appui à la Coordination. Le patient est suivi par un diététicien pendant 3 mois pour qu'il puisse améliorer sa situation de dénutrition. Cet accompagnement permet dans la majorité des cas une stabilisation ou une reprise de poids.
En Occitanie, le programme ICOPE soutenu par la région, l'agence régionale de santé et l'Europe vise à identifier et à proposer un parcours de soins aux personnes âgées de 60 et plus fragiles, dont celles qui sont dénutries ou à risque de dénutrition. Ce programme a déjà inclus plus de 10 000 personnes.
Concrètement, les collectivités peuvent, par exemple, agir financièrement en aidant les personnes à risque de dénutrition ou leurs aidants à acheter un pèse-personne, outil indispensable dans le dépistage de la maladie. Elles peuvent également favoriser les courses et l'aide au repas, ou encore l'enrichissement des repas livrés à domicile. Le dépistage précoce permet de mieux lutter contre la maladie. Dans la plupart des situations, quand le médecin généraliste détecte une situation de dénutrition, le patient à déjà perdu plus de 10% de son poids, ce qui est déjà tard"
5. Caisse Nationale Assurance Vieillesse
6. Prévention Retraite Ile de France
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